L’hiver est bientôt là, et la faune sauvage va traverser un temps de disette naturel qui se prolongera jusqu’au milieu du printemps. Cette année, l’hiver sera particulièrement pauvre en nourriture pour tous les animaux sauvages.
Nous avons eu la joie d’avoir une année dernière particulièrement abondante en fruits en tous genres dans nos jardins et dans les bois. Mais un arbre ne donne pas deux années de suite autant de fruits, la plupart ne sont pas capables d’en redonner l’année suivante. On dit que les arbres qui traversent un stress (canicule par exemple) produisent beaucoup de fruits car c’est un réflexe de survie. Or l’année dernière a été tellement abondante, avec en plus un épisode de gel au mauvais moment ce printemps, que cette année est particulièrement maigre : aucune pomme dans mon verger, pas de prunes, ni de cerises. Même les mûres n’ont pas eu suffisamment de soleil et trop d’eau pour devenir bonnes et sucrées. Dans mon jardin c’est pareil, mon kaki qui ressemblait à un arbre de noël l’hiver dernier, est totalement vide cette année. Je n’ai trouvé qu’une seule poire sur mon poirier et même mes figues n’ont pas pu être dégustées faute de maturité. En me promenant en forêt j’ai bien trouvé quelques châtaignes, mais les glands sont absents, tout comme les noix et les noisettes totalement inexistantes.
C’est ce qui me fait dire que les animaux sauvages vont avoir du mal à se nourrir cette année. Nous risquons de découvrir les parterres de fleurs à bulbes des villes dévastés par les sangliers la nuit…
Alors quoi faire pour aider la faune sauvage en ces temps de disette sans leur nuire ?
Les oiseaux d’abord, ils ont le lierre comme allié pour traverser l’hiver. Cet arbre (et oui c’est bien un arbre qui a ses propres racines et n’est pas un parasite, contrairement à ce qu’on pourrait croire.), a juste besoin d’un tuteur pour monter chercher la lumière, et cela sans nuire à son hôte, bien au contraire : on lui connait des vertus protectrices contre le froid avec ses feuilles persistantes, c’est pourquoi on l’appelle aussi « l’écharpe des arbres », car il les préserve du gel. Observez un arbre couvert de lierre en hiver, et voyez comme il réchauffe juste le tronc et les branches principales, sans jamais étouffer les branches qui portent les feuilles. Et si jamais c’est le cas, c’est que l’arbre est déjà mort. La particularité du lierre est de fleurir en automne, et de donner des fruits (petits bouquets de baies noires) en hiver. C’est donc un garde-manger important pour les oiseaux et la source principale de leur nourriture pendant la saison froide. Donner des boules de graisses avec des graines aux oiseaux est à faire avec modération en respectant les bonnes conditions : uniquement quand la température est inférieure à 5 degrés (pour les aider à lutter contre le froid), et donnez-leur uniquement des graines grasses comme le tournesol par exemple, c’est leurs préférées. Assurez vous de ne pas laisser en libre-service tout l’hiver cette nourriture à disposition, car cela va les empêcher de développer l’activité physique dont ils ont besoin pour rechercher leur nourriture et les fragiliser (en plus de favoriser la prolifération des maladies et parasites)
Pour les autres animaux sauvages, il est plutôt mal venu de les alimenter, car ils deviendront vite dépendants de l’homme pour survivre. Le comportement animal peut dégénérer pour devenir plus agressif, en raison des rassemblements que cela peut créer. Ces habitudes risquent de rendre ces animaux moins craintifs, et ils auront tendance à se rapprocher des habitations et à envahir nos jardins par exemple.
De plus, nous leur proposons rarement une nourriture adaptée : le pain que nous leur offrons souvent plein de bonnes intentions, est très mauvais pour leur santé et pour l’environnement : c’est un produit très transformé qui n’est pas du tout digeste pour eux et peut les rendre malade. De plus, il se biodégrade très mal dans la nature. Donné en grande quantité aux canards ou autres animaux aquatiques par exemple, il peut générer une grande pollution en favorisant la prolifération anormale de micro organismes dans l’eau, ce qui dérègle l’équilibre naturel du milieu. Quand on donne a manger à la faune sauvage, la règle à respecter est de lui proposer quelque chose qui se trouve naturellement : graines, fruits ou légumes non transformés ! Ce peut être intéressant par exemple, de conserver les citrouilles qui ont servi de décoration pour halloween, pour les rendre à la nature en les mettant en pièces. Nombre de mammifères adoreront s’en délecter, et il n’y aura pas de gâchis !
Les ressources de ces espèces qui vivent en forêt sont plus variées qu’on ne le pense. Les animaux trouvent sous la terre aussi des racines, des champignons… et doivent apprendre à diversifier leurs sources de nourriture pour survivre. Quand la nourriture est moins abondante, la reproduction n’est pas aussi forte l’année suivante, ce qui contribue largement à réguler naturellement les populations. Maintenir un niveau de nourrissage artificiel, en plus de nuire à leur santé, crée des conditions de reproduction trop favorables et le milieu naturel pâtira de cette surpopulation.
Venez en parler en famille
Rendez-vous dans mon verger de Flagy le samedi 11 décembre 2021 de 10h à midi
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